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Le CLENCHING (et/ou le BRUXISME)

  Voilà une autre pathologie, incidieuse, méconnue, qui pourrit la vie d'un nombre important de patients !

Le clenching n'est bien sûr qu'une des pathologies du SADAM (syndrome algodystrophique de l'appareil manducateur, ancien syndrome de Costen), que l'on devrait maintenant nommer DAM (dysfonction de l'appareil manducateur), qui regroupent les troubles de l'occlusion, de la ventilation, de la déglutition, de la phonation, les pathologies focales dentaires (PFD), les microgalvanismes, le bruxisme et le clenching. 

 

Le Bruxisme, c'est du serrement dentaire avec du meulage, donc souvent avec du bruit la nuit (attention, chez les enfants ce peut être un signe de vers, il faut les vermifuger, à refaire 2 semaines plus tard, les chiens et les chats aussi, à cause des oxyures), le clenching, c'est du serrement dentaire sans meulage, donc sans bruit la nuit, et c'est pire que le bruxisme (donc ce n'est pas parce que l'on n'entend pas le (la) conjoint(e) faire du bruit la nuit avec ses dents qu'il (qu'elle) ne les serre pas, et souvent très très fort !).

 Dans le clenching il y a une diminution de l’ouverture de la bouche, pas dans le bruxisme, mais dans les deux cas, très souvent, c’est du psycho-émotionnel (gare bien sûr à une prématurité dentaire ou bien une couronne, un implant, un bridge ou un appareil irritants ou gênants).

C'est l'une des pathologies fonctionnelles les plus délétères qui soit, qui n'empêche pas forcément de corriger la posture (comme les PFD), mais les douleurs persistent (et sont souvent un motif de consultation) et c'est la première cause de FIBROMYALGIE (= "douleur des fibres musculaires"... mais pas que...) (anciennement "poly-entésopathie", SPID ou syndrome poly-algique idiopathique diffus) ! Pourquoi ?

 Les dents ne doivent se toucher que 12 minutes sur 24 heures, donc lorsque l'on mange. Le reste du temps, elles ne doivent pas se toucher (espace libre d'1/2 à 2mm entre les dents mandibulaires et maxillaires) !

 Il ne faut pas demander à la personne si elle serre les dents (dans la grande majorité des cas tout le monde dit "non" car "c'est pas bien de serrer les dents", on  s'en doute), il vaut mieux dire au patient "pensez à vous demander plusieurs fois par jour, lorsque vous respirez par le nez, lèvres fermées, si vos dents se touchent, si vous avez ou non l'habitude de mettre vos dents en contact... si oui, c'est que vous serrez les dents, car elles ne devraient se toucher que lorsque l'on mange".

 Si la personne a l’habitude de le faire souvent, parfois en permanence, elle va le faire aussi la nuit, pendant la phase des rêves, le sommeil paradoxal, où on est en hyper-activité cérébrale, mais inconscient de ce qu’il se passe.

 Cette phase des rêves augmente au cours des cycles du sommeil la nuit, et à partir de 4 ou 5 heures du matin, il n’y a plus que ça, et ces personnes décompensent en fin de nuit et se réveillent fatigués, 

épuisés et avec des douleurs (attention bien entendu aux diagnostics différentiels des douleurs nocturnes, inflammatoires, infectieuses, tumorales, je parle ici d'une pathologie fonctionnelle, mais très souvent dans ces cas-là, la douleur survient vers 2 à 3 heures du matin, ne débute que très rarement en fin de nuit, mais prudence, comme toujours, il faut un médecin dans l'équipe...).

 Et ces personnes disent souvent « je ne peux pas faire la grasse matinée, les douleurs me réveillent, je me lève et quelques temps après ça va mieux », ou bien « je suis fâché avec mon oreiller, j’en ai changé 36 fois » ou encore « j’ai changé de literie, rien n’y fait », ou bien « je ne sais pas pourquoi docteur, je me réveille épuisé ». Ce sont des phrases typiques du clenching, ou du bruxisme, et les gens se lèvent fatigués, épuisés, avec des douleurs (mâchoires, dents, cervicales, occipito-crâniennes, névralgies d’Arnold, céphalées, dorsalgies, lombalgies...) qui sont la conséquence des tensions musculaires.

 Car dès que les dents se touchent, les muscles temporo-massétériens se contractent, mais les muscles contre-appui de la mastication également  (trapèzes, pectoraux, ​sterno-cléïdo-mastoïdiens (SCM), para-vertébraux, même les deltoïdes), ces contractures diffusent, d’abord de façon loco-régionale (avec quasi systématiquement limitation bilatérale de la rotation de la tête) puis à distance, ces muscles sont en tensions permanentes et ne sont jamais au repos, ce qui finit par irriter, les branches postérieures des nerfs rachidiens, les nerfs sensitifs, ce qui va donner des cellulagies et des dermalgies réflexes (aussi appelées cellulo-téno-myalgies), dans les dermo-myotomes correspondants, des douleurs à distances donc, les fameux points déjà décrits par TRAVELL et SIMONS en 1983 (livre prêté par le Dr Benoît LAVIGNOLLE, pour mon mémoire d'oral de spécialité du CES de MPR, sur la fibromyalgie, en 1986), qui sont les 11 à 16 points douloureux cliniques décrits pour affirmer la Fibromyalgie (insertions occipitales, SCM, trapèzes, rhomboïdes, petits ronds de l’omoplate, carrés des lombes, moyens-fessiers, long-supinateurs, adducteur du pouce), et avec des cellulagies aussi au niveau de la face (sourcils, pommettes, angle de la mâchoire...). 

 Localement, les muscles temporo-massétériens peuvent être douloureux, spontanément ou à la pression, de même que les ligaments ptérygoïdiens dans l'angle de la mâchoire, la compression des articulations temporo-mandibulaires (ATM) donne souvent des douleurs articulaires, parfois des claquements, lors de l'ouverture et de la fermeture de la bouche, des craquements, voire des crissements ("clac" = sub-luxation méniscale, "crac" = lésion méniscale, crissement = arthrose), des douleurs du conduit auditif externe (CAE) (par le nerf auriculaire, branche du Trijumeau), et peuvent provoquer, dans le temps, des acouphènes, de la surdité et/ou de l’hyper-acousie (parfois les trois ensemble !) par irritation du muscle tenseur du tympan (par une branche du Trijumeau là aussi).

Au niveau dentaire, il y a souvent plus ou moins rapidement une usure dentaire anormale, une sensibilité dentaire anormale épisodique, parfois extrême (par inflammation traumatique du ligament alvéolo-dentaire), des descellements de prothèses (couronnes ou bridges), parfois des fractures dentaires.

 De plus, cette information du contact dentaire transmise par le trijumeau, trop fréquente, qui ne devrait durer que 12mn/24heures, va provoquer un orage informationnel sur le tronc cérébral, et ça décharge sur toutes les formations environnantes, sur les noyaux gris centraux (NGC), sur le Thalamus, l’Hypothalamus, l’épiphyse, l’hypophyse, avec une fatigue chronique, des troubles endocriniens, de l’hyperthermie, des troubles du cycle, des douleurs ovariennes, des tas de dérèglement métaboliques et endocriniens… c’est tout ce que l'on peut retrouver dans la Fibromyalgie !

 La fibromyalgie, c’est très souvent 3 ou 4 capteurs déréglés, avec du clenching ! Corrigez-leur le système postural mais il faut qu'ils arrêtent de serrer les dents !...

 Et c'est très facile à dire, mais pas facile à faire !... or c'est indispensable !

 Une gouttière dite "de neutralisation trigéminale", épaisse et lisse (on parle de "hauteur critique de neutralisation trigéminale" qui dépend de l'occlusion de chacun), à porter la nuit surtout, est souvent efficace sur la symptomatologie matinale (il faut quelques jours pour s'y habituer), mais elle n'empêche malheureusement pas de serrer!

 Pour ça, il faut déjà en prendre conscience, y penser, "100 fois par jour" et la technique d'un rappel extérieur, comme celle des gommettes rouges fluo collés à différent endroits (ordinateur, téléphone portable, rétroviseur de la voiture, bracelet de montre, miroir de la salle de bain, etc.) est très efficace.

Il faut impérativement que la personne perde l'habitude de mettre ses dents en contact, souvent ancrée depuis des années et il faut dire au patient que lui seul pourra faire ce travail-là et que personne ne pourra le faire à sa place ! (des enfants et des adolescents ont déjà cette habitude, souvent parce que les parents le font...).

 Des produits sédatifs doux à base de plante, à prendre le soir, peuvent être bénéfiques.

La pratique régulière d'une technique de relaxation (comme la sophrologie par exemple) peut également être très utile, et il faut parfois s'aider d'une prise en charge spécialisée sur le plan psycho-émotionnel.

P.S.: - pour en revenir sur les douleurs référées retrouvées dans la fibromyalgie, et là je pense que cela concerne les spécialistes de la douleurs, les neurologues, neurophysiologistes, peut-on les expliquer par une modification des conditions physico-chimiques périphériques dues aux tensions musculaires permanentes, qui stimulent les nerfs sensitifs en permanence, cette information nociceptive sensitive entraînant une diffusion métamérique de l'information (lorsqu'elle rejoint le niveau médullaire) responsable des cellulo-téno-myalgies (dysesthésies que l'on rencontre aussi, par le même phénomène, dans les syndromes articulaires postérieurs inter-vertébraux ou "facettes-syndromes", à différencier bien sûr des irritations radiculaires) ?

        - et y aurait-il un lien avec le syndrome des jambes sans repos ? peut-on alors parler "d'hyper-excitabilité neuro-musculaire" ou est-ce un phénomène totalement différent ? mais il me semble que c'est le même "terrain" que la fibromyalgie, des personnes qui ne sont jamais au repos... je ne sais pas, si quelqu'un a une idée, je suis tout ouïe...

 

 

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